Suite à l’alerte choc du GIEC sur le climat et les différents scénarios que les scientifiques décrivent, le cabinet d’analyse B&L Évolution a proposé un rapport rendu en février permettant de s’aligner sur les attentes du scénario le plus optimiste à 1,5°C de réchauffement climatique d’ici à la fin du siècle. L’ampleur des efforts à réaliser est considérable et nous rappelle que nous n’avons plus beaucoup de temps et que la situation critique nous obligera à prendre des mesures radicales.
Des mesures radicales qui mettent en lumière l’ampleur des efforts à fournir
Sans être exhaustif, il convient de reprendre une partie des mesures énoncées.
Parmi elles, le rapport préconise la rénovation thermique des bâtiments par la formation et la création de 50 000 emplois tous les ans pendant 10 ans dans ce secteur. La construction de nouvelles maisons individuelles serait proscrite au profit d’habitat collectif avec une surface par habitant de 30 m². Dans le même temps, l’on interdit la construction de nouvelles surfaces tertiaires pour réhabiliter les logements vacants dans les centres-villes. On ne permet plus aucune nouvelle artificialisation du territoire.
Concernant la consommation d’électricité, le rapport préconise de réduire progressivement de 4 à 2 kWh d’électricité par jour et par personne en instauration des tarifications et des taxations incitatives tandis qu’on instaure un couvre-feu thermique la nuit pour diminuer la température moyenne des logements.
Pour renouveler le parc automobile vers l’électrique, les voitures thermiques neuves sont interdites à la vente au profit du marché de l’occasion. À partir de 2023, tous les bus doivent être électriques ou roulants au biogaz. Les transports en commun sont également favorisés par un doublement de la flotte de bus et de car d’ici 2030 et de la mise en circulation de 50% de trains supplémentaires. Une réduction significative de la vitesse maximale autorisée et des restrictions importantes sur la circulation des poids lourds et des véhicules thermiques dans les centres-villes devront être engagées. En 2024, toutes les voies urbaines doivent être cyclables. Le développement du télétravail dans les emplois le permettant pour les personnes à plus de 10 km de leurs lieux de travail. Les vols en avion doivent être limités drastiquement notamment par la création d’une loterie et par la justification de l’utilité.
Concernant la production alimentaire, les territoires doivent tendre vers l’autonomie alimentaire. C’est justement ce que le collectif pour la résilience alimentaire du bassin de vie de nancy est en train de promouvoir. Vous pouvez consulter notre article du 15 mai 2020 sur le sujet.
Dans le rapport de B&L évolution, cela passe par la réduction de la consommation de viande et de produits laitiers, l’interdiction progressive des produits transformés substituables, l’instauration de quotas à l’exportation d’aliments exotiques, le développement des circuits courts et l’agriculture biologique.
Pour ce qui a trait à la sobriété numérique, les mesures astreignent à l’interdiction à la vente de téléviseur de plus de 40 pouces, à l’augmentation de la durée de vie des équipements et la construction d’un réseau de 5G unique tandis que les flux vidéo et les publicités doivent être drastiquement limitées.
Concernant le secteur du textile, le rapport recommande la relocalisation de la production, la limitation de la vente à 1kg par personne par an et la promotion du réemploi.
Le temps presse. Plus vite nous entamerons le processus, mieux notre société pourra s’adapter aux chocs à venir.
Interview de Guillaume Martin
Lors du procès des décrocheurs de Action non-violente COP21 qui s’est tenus à Nancy le 26 juin 2020, l’équipe de NotrePlan.net a pu interroger Guillaume Martin venu témoigner de l’importance des mesures à mettre en place pour limiter le dérèglement climatique à 1.5°C